Président du conseil général du Gers et député socialiste, Philippe Martin a été ministre de l’Ecologie.
Le off est-il une pratique utile ou délétère à vos yeux ?
Je comprends son utilité sur le fond, mais j’y vois quand même une sorte de lâcheté. Faire du off, c’est comme envoyer une lettre anonyme : ça ne fait rien avancer politiquement, ça ajoute juste à la cacophonie ambiante. Tout le monde cherche à savoir qui a dit quoi et pourquoi. On y perd tous beaucoup de temps.
Comment utilisiez-vous ces confidences politiques en tant que ministre ?
Mon équipe aurait préféré que je sois systématiquement en off ! (Rires) Sauf que la logique politique saine, c'est que, si vous n'avez pas à rougir de ce que vous avez à dire, vous le fassiez ouvertement, en on. Bien sûr, en amont d'une décision, il peut y avoir une campagne progressive par petites touches de «off d'explications». Pour informer les journalistes et, par eux, préparer l'opinion publique avant une annonce. Le off peut être un plan média. Au sein du microcosme gouvernemental, pour les ministres, il y a aussi le «off rapport de forces», pour essayer de cranter les choses avant un arbitrage de l'exécutif. Dans ce cas, la presse se fait un peu instrumentaliser. Au ministère de l'Ecologie, je m'occupais du secteur de l'énergie où d'énormes sommes sont en jeu. Une information qui fuite en off, cela a un prix sur les marchés et cela peut avoir un coût économique et politique très important. Il y a également les dérives politiques, le off «grillé» pour essayer de faire changer un arbitrage une fois qu'il est pris. Et puis, il y a le pire, le «off de d