Une primaire à gauche en vue de 2017 ? Même pas peur. Voilà le surprenant message que fait passer depuis quelques semaines François Hollande à ses proches. Avec l'espoir que cela fuite dans la presse ? Probablement. La confession chez le chef de l'Etat n'est jamais gratuite et a toujours un parfum tactique. Devant plusieurs visiteurs, Hollande s'est s'imaginé, à voix haute, en candidat à une éventuelle primaire socialiste en 2016. «De toutes les façons, je ne pourrai pas y échapper», a-t-il confié en substance à un visiteur du soir. Mais aussi devant plusieurs de ses conseillers : «Il nous a dit que cette perspective ne lui faisait pas peur et qu'il fallait donc s'y préparer», raconte l'un d'entre eux, encore sonné par ce scénario.
«Impossible». Car, au Château, ils sont nombreux à se dire que Hollande ne peut pas penser (vraiment) ce qu'il dit. Un président en exercice candidat à une primaire ? Ce serait du jamais-vu. «Je lui ai dit que ce serait tout simplement impossible», balaie un intime du chef de l'Etat, avec qui il a évoqué cette perspective. Un ministre, pourtant pas franchement hollandais, éclate de rire : «Mais ça n'a aucun sens. Vous imaginez un François Hollande sortant d'un meeting avec des militants, juste avant de recevoir Barack Obama pour évoquer la situation au Moyen-Orient. Ça ne tient pas debout.» Et le même ministre de continuer : «Et s'il perd, on fait quoi ?» Un