Al’heure de la transparence globale, le off a tout pour déplaire. Puisque s’y mêlent des confidences (grandes ou petites) entre dirigeants et journalistes, des secrets éventés à dessein et bon nombre de formules assassines, cette pratique de distillation de l’information serait forcément nocive. Accentuant la rupture entre la politique et les citoyens et alimentant les soupçons de connivence au sommet. A voir…
Il y a off et off
Le secret étant l'instrument du pouvoir, les confidences ont toujours existé. Elles ont simplement été rebaptisées à l'américaine depuis quelques années. De l'expression off the record - littéralement, «que l'on n'inscrit pas au compte-rendu» - est né le néologisme off. Soit ces informations divulguées au fil des articles en masquant la source. Cependant, «il y a différentes catégories de off selon qui vous voyez, des gens que vous connaissez ou non, que vous savez fiables ou non», raconte l'ex-ministre de l'Education Benoît Hamon, qui se souvient que «les crayons se levaient en général quand je parlais du fond de mes textes de lois». Pourtant, c'est la vertu première de cette matière qui n'est «pas chimiquement pure», dixit un communicant professionnel travaillant pour le gouvernement : mettre en perspective une politique, expliquer une décision, en amont ou en aval, mettre au clair une stratégie choisie, exprimer une position qui n'est pas encore tout à fait officielle. Pour les journalistes, c'est une mine pour publier d