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Interview

G20 : «Nos gouvernants doivent prendre des mesures fortes contre l’évasion fiscale»

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Pour Friederike Röder, directrice France de l'ONG One, le G20 doit donner des moyens aux pays pauvres de lutter contre la corruption et l'évasion fiscale pour combattre la pauvreté.
Une partie de la photo de famille du G20, à Brisbane, Australie. (photo Saeed Khan. AFP)
publié le 15 novembre 2014 à 11h25

Présente parmi les responsables de la société civile représentée au Convention Center de Brisbane, Friederike Röder est directrice France de One, ONG engagée dans la lutte contre la pauvreté, l'évasion fiscale et la corruption.

Qu’est ce que votre organisation attend de ce G20?

Que nos gouvernants prennent des mesures fortes contre l’évasion fiscale et la corruption. Chaque année, on estime entre 38 et 64 milliards de dollars le manque à gagner pour les pays en développement. Que le G20 donne ses intentions de se battre contre l’évasion fiscale, c’est bien, mais il faut passer à l’action.

Quelles sont vos propositions?

L'échange automatique des données fiscales entre pays est une grande avancée. Mais les pays en développement ne feront pas partie de ce système. Ils n'en ont pas la capacité technique. Le G20 doit permettre aux pays en développement d'accéder à ces informations. Par exemple, le Togo a besoin de savoir lesquels de ses résidents cachent leur argent en Suisse. Cette proposition a été mise sur la table du G20 mais n'a malheureusement pas abouti. Ensuite, nous soutenons les mesures de reporting prises par les pays du G20. Il est nécessaire de connaître, pays par pays, le chiffre d'affaires, le nombre d'employés, les impôts payés par les multinationales pour combattre l'optimisation fiscale. Problème: ces données ne seront pas publiques. Or il est absolument nécessaire que la société civile, les médias, les chercheurs et les pays en développement aient accès à ces données-là.

Pourquoi est-ce si important?

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