C’est sûr, à 17 000 kilomètres de distance, on se demande bien ce que vient faire François Hollande en Nouvelle-Calédonie. D’autant que, même à l’autre bout du monde, une manifestation dont le mot d’ordre était «Restons français» attendait le chef de l’Etat, ce lundi à Nouméa, à l’aube d’une journée chargée le menant du nord au sud et d’ouest en est de l’île.
Période cruciale. De la promotion de l'économie d'une terre riche en nickel - 30% des réserves mondiales - aux hommages appuyés aux signataires des accords de paix dits «de Matignon» en 1988 - le «loyaliste», Jacques Lafleur ex-homme fort du «Caillou», mort en 2010 et son vis-à-vis indépendantiste kanak, Jean-Marie Tjibaou, assassiné en mai 1989 -, Hollande boucle, ce lundi, sa tournée calédonienne par un discours ouvrant une période cruciale dans le devenir de cette île française depuis 1853 : celle de l'autodétermination (lire notre récit sur Libération.fr).
A partir de cette année et d’ici 2018, le Congrès de Nouvelle-Calédonie est en effet chargé d’organiser un référendum sur la «pleine souveraineté» de l’archipel. Cette assemblée, élue en mai, a ainsi jusqu’en mai 2017 pour décider d’une date de scrutin… qui n’est pas pour demain. Le choix doit se faire aux trois cinquièmes des membres du Congrès. Or, aucun des deux camps ne dispose d’une telle majorité. Les «loyalistes» comptent vingt-neuf