Menu
Libération
Analyse

Loi Taubira : le oui de Sarkozy à l’abrogation

Article réservé aux abonnés
Samedi, devant des militants radicaux, le candidat à la tête de l’UMP a fini par lâcher qu’il supprimerait le mariage pour tous.
publié le 16 novembre 2014 à 19h46

C'est dit : lui président, le mariage pour tous sera abrogé. Au prix de pénibles circonvolutions, Nicolas Sarkozy a fini par lâcher le mot tant attendu : «abrogation». Il en a été aussitôt récompensé par un tonnerre d'applaudissement des militants UMP opposés à la loi Taubira, regroupés sous la bannière de l'association Sens commun. En tirera-t-il tous les bénéfices électoraux espérés lors de l'élection à la présidence du parti, le 29 novembre ? Pas évident. Car la part de cynisme électoraliste de cette annonce n'a échappé à personne. Surtout pas aux militants dont les acclamations célébraient moins le candidat lui-même que la concession qu'ils venaient de lui arracher.

Comme les deux autres candidats à la présidence du parti, Hervé Mariton et Bruno Le Maire, l'ancien chef de l'Etat planchait samedi, à Paris, devant près de 2 500 personnes à l'avant-garde des «Manifs pour tous». Un public exigeant et méfiant. Nettement moins confortable que les sarkolâtres qui peuplent depuis septembre ses meetings. Devant des militants dociles qui se soumettent avec bonheur à son autorité, Sarkozy peut se permettre de ne pas prendre clairement position sur l'avenir du mariage gay. Il avait cru pouvoir l'évacuer en prenant la posture du rassembleur : élisez-moi, «nous déciderons ensuite», avait-il lancé le 25 septembre dans le Nord, lors de son premier meeting. Les adhérents de l'UMP étaient priés de se contenter d'une vague promesse de «réécriture». Il en faut beau