C'est dit. Lui président, le mariage pour tous sera abrogé. Au prix de pénibles circonvolutions, Nicolas Sarkozy a fini par lâcher le mot tant attendu: «abrogation». Il en a été aussitôt récompensé par un tonnerre d'applaudissement des militants UMP opposés à la loi Taubira, regroupés sous la bannière de l'association «Sens commun».
En tirera-t-il tous les bénéfices électoraux espérés lors de l'élection à la présidence du parti, le 29 novembre prochain? Pas évident. Car la part de cynisme électoraliste de cette annonce n'a échappé à personne. Surtout pas aux militants dont les acclamations célébraient moins le candidat lui-même que la concession qu'ils venaient de lui arracher.
Comme les deux autres candidats à la présidence du parti, Hervé Mariton et Bruno Le Maire, l'ancien chef de l'Etat planchait samedi, à Paris, devant près de 2 500 personnes, dont beaucoup de jeunes très mobilisés, à l'avant-garde des «Manifs pour tous». Un public exigeant et méfiant. Nettement moins confortable que les sarkolâtres inconditionnels qui peuplent depuis septembre les meetings de l'ex-président. Devant des militants dociles qui se soumettent avec bonheur à son autorité, Sarkozy peut se permettre de pas prendre clairement position sur l'avenir du mariage gay, question pour laquelle il ne se passionne guère. Il