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Analyse

Sarkozy pris en flagrant délit de cynisme

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En s'engageant pour l'abrogation de la loi Taubira pour faire plaisir à un public anti-mariage pour tous, le candidat à la présidence de l'UMP est apparu flou et peu sincère, samedi.
Nicolas Sarkozy le 16 novembre au meeting de Sens commun. (photo Sébastien Calvet pour Libération.)
publié le 16 novembre 2014 à 16h05
(mis à jour le 16 novembre 2014 à 18h20)

C'est dit. Lui président, le mariage pour tous sera abrogé. Au prix de pénibles circonvolutions, Nicolas Sarkozy a fini par lâcher le mot tant attendu: «abrogation». Il en a été aussitôt récompensé par un tonnerre d'applaudissement des militants UMP opposés à la loi Taubira, regroupés sous la bannière de l'association «Sens commun».

En tirera-t-il tous les bénéfices électoraux espérés lors de l'élection à la présidence du parti, le 29 novembre prochain? Pas évident. Car la part de cynisme électoraliste de cette annonce n'a échappé à personne. Surtout pas aux militants dont les acclamations célébraient moins le candidat lui-même que la concession qu'ils venaient de lui arracher.

Comme les deux autres candidats à la présidence du parti, Hervé Mariton et Bruno Le Maire, l'ancien chef de l'Etat planchait samedi, à Paris, devant près de 2 500 personnes, dont beaucoup de jeunes très mobilisés, à l'avant-garde des «Manifs pour tous». Un public exigeant et méfiant. Nettement moins confortable que les sarkolâtres inconditionnels qui peuplent depuis septembre les meetings de l'ex-président. Devant des militants dociles qui se soumettent avec bonheur à son autorité, Sarkozy peut se permettre de pas prendre clairement position sur l'avenir du mariage gay, question pour laquelle il ne se passionne guère. Il