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Libération
Reportage

Maxime ? «On ne comprend pas, il était doux»

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L'appel du jihaddossier
Au Bosc-Roger-en-Roumois (Eure), personne n’imaginait la dérive de ce jeune homme, reconnu dans une vidéo de décapitations de l’Etat islamique.
Une maison de Bosc-Roger-en-Roumois (Eure), le 18 novembre. (Photo Guillaume Binet. Myop)
publié le 18 novembre 2014 à 20h36
(mis à jour le 19 novembre 2014 à 9h20)

Depuis deux jours, la demeure aux volets clos est filmée, photographiée, assaillie de toutes parts. Nichée au fond d’une allée gravillonnée, à deux pas d’un calvaire décrépit, c’est l’archétype de la «maison à 100 000», celle que l’on achète pour avoir un bout de jardin et deux chambres pour les gosses. Elle appartient à la famille Hauchard dont l’aîné, Maxime, 22 ans, est apparu dimanche dans une vidéo de propagande de l’Etat islamique (EI). Froid, quasi robotique, il y exécute un pilote de l’armée syrienne lors d’une séance de décapitations collectives.

Apeurés par la déferlante de journalistes, les parents comme les oncles de Maxime ont quitté Le Bosc-Roger-en-Roumois (Eure), 3 200 habitants, escortés par les gendarmes et dissimulés derrière de grands draps blancs. Par conséquent, il demeure plus de questions que de réponses sur le départ fulgurant d’un jeune homme que rien ne prédestinait à la guerre sainte.

«Bouille». Ni pittoresque ni laid, ni étendu ni replié, un peu rabougri avec ses bâtisses en briques, et champêtre avec ses laitières qui paissent benoîtement, Le Bosc-Roger-en-Roumois est un bourg comme la France en compte des milliers. Posé à 12 kilomètres de l'autoroute A13, entre Rouen et Alençon, il possède sa zone commerciale hard-discount, une salle polyvalente qui compte depuis peu une page Facebook, et un petit troquet, L'Angle, où les durs se relaient au comptoir dès potron-minet. En voyant le visage «du petit gars»,<