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Libération
Récit

L’armée en mission de maintien de ses moyens

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Déjà confrontée à l’obsolescence de son matériel et une forte baisse des effectifs, l’armée craint, au vu du budget 2015, que la situation n’empire.
Des soldats français de l'opération Serval en partance pour le Mali, en janvier 2013. (Photo Gerard Julien. AFP)
publié le 19 novembre 2014 à 19h56

Davantage de guerres, moins de moyens et moins d'effectifs. C'est à cette équation insoluble que le ministère de la Défense et les militaires sur le terrain sont confrontés tous les jours. «Il n'y a pas de gras dans nos armées, on attaque le muscle, alors que la situation sécuritaire se dégrade !» mettait en garde, le 7 octobre, le chef d'état-major, le général Pierre de Villiers devant les députés.

Et le patron des armées de dresser un état des lieux pour le moins parlant : «En dix ans, entre 2009 et 2019, nos effectifs auront diminué d'un quart […]. En 2004, le ministère de la Défense assumera à lui seul près de 60% des suppressions d'effectifs de l'Etat. En 2015, ce ratio augmentera jusqu'à 66%.»

Or, dans le même temps, les militaires sont de plus en plus sollicités : Afghanistan, Libye, Côte-d'Ivoire, Mali, Centrafrique, Irak… Les opérations extérieures se succèdent à un rythme rapide depuis le début des années 2000. «Nous avons plus de 20 000 militaires déployés hors de la métropole, dont plus de 8 000 au profit de 27 opérations sur quatre continents», résumait le mois dernier le général.

Caravelle. Aux yeux de l'opinion, cet activisme militaire maintient la fiction d'une armée suréquipée, capable de répondre sans délai et tous azimuts aux attentes du pouvoir politique. En réalité, des moyens ultramodernes (les Rafale, les hélicoptères Tigre ou les sous-marins Barracuda) cohabitent avec des blindés v