Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé mardi à réformer les «dysfonctionnements» d'un système d'asile «embolisé», alors que les demandes adressées à la France ont quasiment doublé depuis 2007. «Le droit d'asile est constitutif de notre identité républicaine, il faut avoir le courage d'en analyser les dysfonctionnements et d'y apporter des réponses», a affirmé Bernard Cazeneuve devant la commission des lois de l'Assemblée.
Il a rappelé la hausse continue des demandes d'asile, qui ont quasiment doublé depuis 2007 pour atteindre 66 000 environ. Ces flux créent de l'engorgement à tous les niveaux. Mais «l'asile fait partie des valeurs fondamentales de la République, que la République ne saurait à aucun moment abdiquer sans se renier elle-même», a-t-il ajouté.
Le gouvernement a présenté cet été deux projets de loi sur le droit d’asile et l’immigration. Le texte sur l’asile, qui doit être débattu à l’Assemblée à partir du 9 décembre, doit être étudié en procédure accélérée (une lecture par chambre).
«Lenteur et manque d’efficacité» dans le traitement des dossiers
Le ministre de l'Intérieur a souligné «la lenteur et le manque d'efficacité» du traitement des dossiers, qui peut aujourd'hui atteindre 24 mois, un délai que la réforme vise à ramener à neuf mois seulement d'ici 2017. Il a aussi reconnu les carences liées au logement, du fait du manque de places en Centre d'accueil pour les demandeurs d'asile (CADA). «Ce diagnostic est très sévère, mais il est malheureusement la réalité»,