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Libération
Enquête

Régionales : les vieux barons s’incrustent

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Pour faire rempart à une nouvelle vague bleue, le Parti socialiste pourrait s’asseoir sur la limite des trois mandats consécutifs qu’il s’était fixée. Et laisser en place des présidents de région vieillissants.
Le président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, pourrait briguer un quatrième mandat consécutif. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 25 novembre 2014 à 20h06

Un dirigeant socialiste les appelle les «brontosaures». Un autre avoue sa crainte, à un an des élections régionales : «Il ne faudrait pas que l'Assemblée des régions de France devienne un Ehpad [établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr]…» Avec neuf présidents sur vingt-deux âgés d'au moins 70 ans, douze de plus de 60 ans et un seul de moins de 40 ans, l'ARF a déjà un petit côté maison de retraite. Et comme la grande majorité de ces sortants n'a pas l'intention de passer la main à l'occasion des régionales de décembre 2015, le passage à 13 régions prévu par la réforme territoriale - adoptée mardi à l'Assemblée avec 24 voix d'avance - n'encourage pas le renouvellement.

«Décrocher». Face à des quadras de droite - Gérald Darmanin, Valérie Pécresse… - impatients de surfer sur la vague bleue pour conquérir des régions dominées par la gauche depuis dix ans, et à un FN qui affichera une fois de plus sa «nouvelle génération», la direction du PS aimerait bien débrancher quelques-uns de ces anciens déjà prêts à rempiler. «Il faudrait leur dire "arrête-toi !" rapporte un secrétaire national. Mais je crains que personne ne prenne son téléphone.» Certes, Jean-Christophe Cambadélis se félicite de la «nouvelle donne» offerte par la carte à 13 régions, avec de nouvelles têtes attendues en Normandie, Pays-de-la-Loire, Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Mais dans le reste du pays, la