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Portrait

Jean-Christophe Lagarde, l’autocentré

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Les détracteurs du successeur de Jean-Louis Borloo à la tête de l’UDI lui reprochent son ambition démesurée.
Jean-Christophe Lagarde, nouveau président de l'UDI, à l'Assemblée nationale, mercredi. (Photo Rémy Artiges)
publié le 26 novembre 2014 à 19h56

De son implantation en Seine-Saint-Denis, territoire du PCF à l’ancienne, Jean-Christophe Lagarde a emprunté le style des autobiographies officielles. Avec leur écriture ampoulée, ces hagiographies faisaient la joie des dirigeants de la place du Colonel-Fabien.

Dans le genre Fils du peuple, de Maurice Thorez (secrétaire général du PCF de 1930 à 1964), la notice autobiographique du maire de Drancy est un modèle : «Confronté dès le plus jeune âge aux difficultés économiques des classes populaires […], il prend dès l'adolescence le parti de l'engagement personnel au service de ses concitoyens.» Et sur trois pages, on découvre une vraie conscience de classes chez le tout nouveau président de l'UDI, la formation de centre droit créée par Jean-Louis Borloo en 2012. «Mon père avait un CAP de comptable et ma mère était rapatriée d'Algérie.»

Bref, rien qui ne fasse de lui un centriste au pedigree «irréprochable», tant son profil semble loin du notable installé sur des terres traditionnellement démocrates chrétiennes et doté d'un tempérament accommodant par crainte du conflit. Mais «de la gauche, je ne supporte pas sa prétention exclusive et démonstrative à la générosité, ni sa propension à raconter des histoires jamais en phase avec la réalité», tranche le député et maire de Drancy, âgé de 47 ans. A 16 ans, il envoie une lettre à Raymond Barre, l'ancien Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, autoproclamé premier économiste