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Les plumés de l’austérité se rebiffent !

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Si nous avons dû lancer avec les élu-e-s et les habitant-e-s de nos villes de Seine-Saint-Denis le mouvement des «plumés de l’austérité», c’est pour trois raisons : démocratie, justice, urgence.
. (Illustration Stefano Rossetto)
par Michel BOURGAIN, Maire de L’Île-Saint-Denis et Azzedine TAÏBI, Maire de Stains
publié le 26 novembre 2014 à 11h51

Journée de grève, installation d’un faux péage à une entrée de la ville, envoi de grimaces au ministre des finances, photos du conseil municipal dans le plus simple appareil (ou presque)… Est-il du rôle des maires de se transformer en agitateurs ? Si nous avons dû lancer avec les élu-e-s et les habitant-e-s de nos villes de Seine-Saint-Denis le mouvement des «plumés de l’austérité»(1), c’est pour trois raisons : démocratie, justice, urgence.

La démocratie

Par les voies classiques, nous n’avons pas été entendus. 13 000 villes ou intercommunalités ont voté des motions contre la baisse programmée de 11 milliards des dotations budgétaires de l’Etat. Le gouvernement n’en a pas tenu compte. Est-il indécent de rappeler que la majorité politique qui dirige le pays s’est engagée à écouter et non à ignorer l’avis ainsi qu’à améliorer et non à dégrader la vie des couches populaires ? Ce refus d’entendre est un nouveau signe de la crise profonde de la démocratie. On voit d’un côté les lobbies de l’argent – actionnaires, rentiers, financiers et autres spéculateurs – obtenir gain de cause à tous les coups. De l’autre, le mouvement populaire n’être jamais entendu. Comment ne pas comprendre que la jeunesse - à Sivens, à Notre-Dame-des-Landes, dans les lycées ou les entreprises – entre en révolte face à cela ? Le gouvernement ne prépare-t-il pas de nouveaux drames et de nouvelles catastrophes dans les urnes ?

La justice

La seconde raison est notre sentiment d’injustice. Les collectivités locales n’ont aucune responsab