Il fut un temps où Nicolas Sarkozy se plaisait à lancer des raids sur les plates-bandes idéologiques de la gauche. Et se vantait lui-même d'être un «briseur de tabous». Un temps où, ministre de l'Intérieur ou président de la République, il défendait le droit de vote des étrangers aux élections locales et l'Aide médicale d'Etat (AME), craignait que la loi sur le voile à l'école ne stigmatise les musulmans et s'opposait à l'exploitation du gaz de schiste.
Non, Nicolas Sarkozy n'a jamais été un modéré. Personne n'a oublié les discours très musclés qu'il a tenus durant ses «périodes Beauvau», sur l'immigration et la délinquance. Rien qu'en 2005, il plaidait pour la distinction entre «immigration choisie» et «immigration subie» et l'instauration de quotas, voulait «nettoyer au Karcher» la cité des 4 000 à La Courneuve et «débarrasser de la racaille» la dalle d'Argenteuil. Mais dans le même temps, il faisait sienne la méthode de la «triangulation» qui consiste à piocher dans le corpus de l'adversaire pour le déstabiliser.
Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de ses incursions sur le terrain de la gauche et c’est l’ensemble de son discours qui s’est droitisé. Dans une élection interne, il faut servir aux militants ce qu’ils réclament. Sans compter que tout son camp a durci le ton. Alors Nicolas Sarkozy change d’avis. Retour sur les volte-face du candidat à la présidence de l’UMP.