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Sarkozy, à bobards toute

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Nicolas Sarkozy à la reconquête de l'UMPdossier
L’ex-chef de l’Etat, largement favori pour reprendre la tête de l’UMP samedi, enchaîne les mensonges, battus et rebattus.
A Saint-Julien-les-Villas (Aube), le 3 octobre. (Photo Albert Facelly)
publié le 27 novembre 2014 à 20h06

La scène se déroule lors du meeting de Bordeaux, le 22 novembre. A la tribune, Nicolas Sarkozy est lancé dans un hommage à son propre bilan, à ses réformes, à son courage. Il dit : «J'avais demandé à Xavier Bertrand de faire le service minimum dans les transports en commun. Nous n'avons pas reculé ! Le service minimum existe ! Et quand il y a grève, vous ne vous en rendez pas compte !» Murmures dans la salle. Quiconque s'est retrouvé en rade un jour de mouvement social dans les transports sait que la loi d'août 2007, improprement appelée «service minimum», n'empêche ni perturbations ni trains supprimés.

Au premier rang, Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie échangent un petit mot, amusés. Nathalie Kosciusko-Morizet esquisse un demi-sourire puis une moue dubitative qui semble vouloir dire : «Il pousse le bouchon un peu loin.» Nicolas Sarkozy mesure le flottement, et s'en sort en ajoutant une deuxième fanfaronnade à la première : «Evidemment, quand je suis président de la République.» Tout Sarkozy est dans cette scène. La posture matamore. Le discours dopé à la mégalo. Et ce lien si distendu qu'il entretient avec la vérité, qui en fait un spécimen si singulier dans le paysage politique.

Faux départ. En 2012, la rubrique Désintox avait lancé le «bobaromètre», censé mesurer le niveau de mensonges des candidats à l'élection présidentielle. Au bout de six semaines, nous avions dû arrêter : Sarkozy avait tué le concours. Un faux d