Sauf colossale surprise, Sarkozy sera élu samedi soir par une large majorité de militants de l'UMP. Ses premiers mots devraient être pour eux : «Je sais que la confiance que vous me témoignez me crée plus de devoirs que de droits», dira-t-il en substance. Et aussi, sans doute : «Je n'ignore pas que les attaques les plus rudes me seront réservées. Je connais la difficulté des défis qui m'attendent. Mais tout sera désormais plus simple puisque vous êtes là ! Je suis prêt parce qu'au plus profond de moi-même je sais que la France ne redoute plus le changement mais qu'elle l'attend.» Ces mots-là, Nicolas Sarkozy les prononçait au Bourget il y a tout juste dix ans, le 28 novembre 2004. Des dizaines, de milliers de militants assistaient au sacre de leur président, élu avec 85% des suffrages contre Nicolas Dupont-Aignan (9%) et Christine Boutin (6%).
L’histoire ne semble pas vouloir se répéter. Même auréolé de son prestige d’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy n’est pas du tout certain d’obtenir le plébiscite qu’il espère.
Exaspération. Au vu du succès de sa campagne sur «le renouveau», Bruno Le Maire (lire en haut à droite) peut raisonnablement compter sur un score d'au moins 20%. Hervé Mariton, héraut de la droite des valeurs et vedette de la Manif pour tous, s'est fixé l'objectif minimum de 10%. Jusqu'au bout, les deux candidats ont mené leur campagne passionnément, sans retenir leurs coups contre l'ancie