En voilà un qui n’aura pas perdu son temps. Des deux années de crises que vient de traverser l’UMP, Bruno Le Maire est l’un des rares à sortir renforcé. Le seul, sans doute, de sa génération. S’il parvient, ce samedi soir, à recueillir plus de 20% des suffrages des militants, il s’imposera comme l’un des poids lourds de sa famille politique. De ceux qui pourront légitimement afficher leurs ambitions pour 2017.
S’appuyant sur une équipe très professionnelle, le marathonien a tenu 95 réunions publiques depuis juin. Une performance pas très éloignée des exigences d’une campagne présidentielle. Devant des milliers de militants, manifestement séduits par les sirènes de «l’homme neuf», il a fait la démonstration que Sarkozy n’était pas, loin s’en faut, l’incontestable chef charismatique et providentiel que beaucoup célébraient à l’UMP.
Populisme. Autoproclamé «candidat du renouveau», Bruno Le Maire revient de loin. A l'été 2012, quand il tente pour la première fois sa chance dans la course à la présidence du parti, il ne parvient pas à recueillir le nombre de parrainages suffisant pour se glisser sur la ligne de départ, entre Fillon et Copé. Les autres quadras ou quinquas de l'UMP se moquent de ses efforts pour apparaître comme un homme de terrain. Aux yeux de François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet et surtout de Laurent Wauquiez, ces touchantes contorsions n'y feront rien : Le Maire aura beau dire des gros mots et céder au populism