Cette soirée électorale n’échappera sans doute pas à la règle du genre : d’un camp à l’autre, les mêmes chiffres feront l’objet d’analyses très contradictoires. Surtout si le verdict des militants tombe dans la zone grise, quelque part entre le succès incontestable et l’échec retentissant.
L’affaire sera entendue si le résultat est comparable à celui du 28 novembre 2004 quand Sarkozy avait été triomphalement porté à la présidence de l’UMP avec 85% des suffrages. Dans cette hypothèse, Bruno Le Maire et Hervé Mariton se partageraient les miettes, cantonnés au rôle de figurant qui leur était promis. Sauf énorme mauvaise foi, force serait de reconnaître que Sarkozy a gagné son pari. Prenant au passage une avance peut-être décisive dans la seule compétition qui l’intéresse : l’élection présidentielle de 2017.
Les choses seront tout aussi claires si Le Maire et Mariton franchissent le seuil du succès qu’ils ont eux-mêmes fixé : 20% pour le premier, 10% pour le second. A moins de 70%, Sarkozy pourra difficilement triompher. Il se confirmera que ce retour est décidément beaucoup plus compliqué que prévu.
Reste la troisième hypothèse, celle d'un Sarkozy autour de 75%. Les proches de l'ancien chef de l'Etat ont déjà prévenu, dans le Figaro de samedi, qu'un tel succès confirmerait qu'ils ont bel et bien «tué le match». Mais cela sera fortement contesté. 75% ? C'est tout de même dix points de moins qu'en 2004. Et on ne peut pas dire que les circonstances soient, dix ans a