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Interview

«La primaire s’impose comme un outil de régulation»

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Pour Jérôme Jaffré, le score mitigé du président de l’UMP justifie la sélection d’un candidat pour 2017 :
publié le 30 novembre 2014 à 20h06

Chercheur associé au Cevipof de Sciences-Po, Jérôme Jaffré expose les principaux enjeux de la future primaire à droite.

On oppose souvent démocratie militante et d’opinion. Dans quel registre Nicolas Sarkozy, le nouveau patron de l’UMP, s’inscrit-il ?

A droite, la démocratie militante s’apparente à la culture du chef, que les militants sont priés d’acclamer. Avec Sarkozy, la relation militante existe mais le chef reste l’essentiel, ce qui ne l’empêche pas de soigner ses notables quand il promet d’abroger la loi encadrant le cumul des mandats pour les parlementaires. Il est d’ailleurs le seul à droite à faire cette proposition. Enfin, il y a la démocratie d’opinion, dont on a beaucoup dit qu’elle était apparue avec les sondages mais qui a surtout pris une place considérable avec la primaire du PS en 2011. Cet élargissement démocratique formidable ne plaît pas du tout à Nicolas Sarkozy, dans la mesure où ce système de désignation crée une plus grande incertitude. Avec 3 millions de votants, on ne connaît pas vraiment le corps électoral appelé - ce qui est très différent d’un scrutin avec les seuls adhérents UMP. Et puis, les électeurs de la primaire votent-ils pour le candidat avec lequel ils ont le plus d’affinités idéologiques ou pour celui qui leur apparaît le mieux placé pour l’emporter à la présidentielle ?

Sarkozy a beaucoup dit «ma légitimité sera la vôtre». Quelle est-elle avec 64,5% des voix ?

C’est un résultat parfait pour la vie démocratique de l’UMP et dans la perspective de la primaire. La victoire de Sarkozy est nette, incontestable mais elle n’équivaut pas à un nouveau sacre. Il lui faudra tenir compte des diverses sensibilités du parti et se faire plus rassembleur. Il n’a pas entièr