Ce serait abusé de dire qu'ils en rêvaient. Mais le retour de Nicolas Sarkozy au cœur de la bataille politique de tous les jours semble plaire aux socialistes, toujours en mal d'unité faute d'opposition organisée et offensive en face. «Tactiquement, c'est juste parfait : chaque fois qu'un électeur de gauche voit le portrait de Sarkozy, il se souvient pourquoi il a voté pour nous», sourit un secrétaire d'Etat. Qui s'empresse d'ajouter un bémol : «Sur le fond, il ne faut jamais oublier qu'il est responsable de la dérive vers la droite la plus passéiste.» Ce qui abaisse à long terme l'offre politique et prépare les esprits à des alliances entre l'UMP et le Front national, craint-on à gauche.
«Boomerang». Pour l'instant, cette ligne dure fait les affaires des socialistes. La nouvelle présidence Sarkozy à l'UMP, «cela repolarise le débat, gauche et droite bien dans leur couloir, et ça ne peut pas nous faire de mal», estime ainsi le député vallsiste Carlos da Silva. Autrement dit, si l'ex-chef de l'Etat continue sur sa lancée à droite toute, réactivant enfin le combat entre majorité et opposition, il deviendra difficile pour les contestataires socialistes de se faire (autant) entendre : il faudra défendre le fortin, ensemble.
A gauche, on estime par ailleurs que Nicolas Sarkozy a commis une faute majeure en acceptant de promettre l'abrogation de la loi sur le mariage pour tous, que lui ont arrachée les militants du mou