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Désintox

Wauquiez ressuscite le chiffre de la délinquance qui ne veut rien dire

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L'ancien ministre assure que Nicolas Sarkozy avait réussi depuis 2002 à faire baisser de 16% la délinquance, épargnant 700 000 victimes. Une comptabilité qui n'a pas de sens.
Laurent Wauquiez le 16 novembre 2014 à Paris (Photo Dominique Faget. AFP)
publié le 2 décembre 2014 à 19h02
«Pendant la période où Sarkozy s’en est occupé, la délinquance a baissé de 16%. On a eu 700 000 victimes qui ont été épargnées.»

Laurent Wauquiez, lundi sur France 2.

INTOX. Au secours, il est revenu ! Deux ans qu'on ne l'avait pas entendu. Revoilà… le chiffre unique de la délinquance. La tarte à la crème de la com' sécuritaire. L'attrape-couillon statistique par excellence. Et c'est dans la bouche de Laurent Wauquiez, lundi sur France 2, qu'on a entendu renaître ce triste phénix. Lors de l'émission Mots croisés, le soutien de Nicolas Sarkozy a plongé les yeux sur une petite fiche et s'est mis à réciter : «Pendant la période où Sarkozy s'en est occupé, la délinquance a baissé de 16%. On a eu 700 000 victimes qui ont été épargnées.»

DÉSINTOX. Quiconque a suivi la campagne de 2012 croit entendre comme un écho. Claude Guéant, ministre et soutien de Nicolas Sarkozy, avait répété à peu près les mêmes chiffres à tous les micros qu'il croisait. En 2011, déjà, Brice Hortefeux, prédécesseur de Guéant à Beauvau, avait, lui, sorti un joli panneau sur le plateau de TF1, indiquant une baisse de la délinquance de 16,2% depuis 2002. Déjà pour souligner, comme Wauquiez lundi, les miracles de la politique de Nicolas Sarkozy.

Avant de comprendre pourquoi le chiffre ne veut rien dire, comprenons comment il est fabriqué. Si on met bout à bout le total des infractions référencées dans les quatre grands agrégats de la délinquance (atteintes aux biens, atteintes volontaires à l’intégration physique, infractions économiques et infractions révélées par