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Libération
Récit

La loi Macron ou le mouvement perpétuel

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Le projet de loi pour la croissance, dont «Libération» s’est procuré une version, s’annonce à géométrie variable en fonction des résistances.
Un notaire lors d'une manifestation, à Marseille, le 17 septembre 2014. (Photo Jean-Paul Pelissier. Reuters)
publié le 4 décembre 2014 à 19h56
(mis à jour le 5 décembre 2014 à 11h05)

C'est l'histoire d'un texte qui bouge sans cesse. Déposé il y a une dizaine de jours au Conseil d'Etat, le projet de loi pour la croissance et l'activité, que Libération s'est procuré, subit de nombreuses modifications à mesure que la température monte au sein de la majorité. Avant d'être la loi Macron, c'était une loi Montebourg qui devait redonner 6 milliards de pouvoir d'achat aux Français via, entre autres, la libéralisation des professions réglementées. Le tout au nom de la lutte contre la rente, soit un bel étendard de gauche pour des socialistes en mal de symboles.

Gloubi-boulga. Puis, Macron a remplacé Montebourg. Mais à en croire certains, l'ambition serait restée la même. «C'est la plus grande loi du quinquennat», claironne le député PS Christophe Caresche. C'était surtout la plus baroque puisque s'y mêlait un peu tout et n'importe quoi : l'extension du travail dominical, la réforme du permis de conduire poids lourd, le stockage des déchets radioactifs (le projet Cigéo), des mesures sur l'installation et les tarifs des professions réglementées, la justice prud'homale, ainsi que «l'autorisation d'opérations sur le capital de société à participation publique». Un gloubi-boulga tendance libérale qui avait tout pour braquer une bonne partie de la majorité.

Depuis un mois, Macron a donc multiplié les déjeuners politiques pour déminer le terrain et prendre conseil. A Bercy, il a reçu frondeurs en tête-à-tête