François De Rugy, député de Loire-Atlantique, est coprésident du groupe EE-LV à l’Assemblée nationale.
Quelles seraient les conditions pour que les écologistes rejoignent le rassemblement voulu par François Hollande ?
En ce qui nous concerne, nous attendons un programme d’actions plus clair. Il faut une inflexion écologique sociale et institutionnelle. Il y a un certain nombre de chantiers en plan, sur la biodiversité, les transports et la démocratie environnementale. Le drame de Sivens a montré l’impérieux besoin d’une réforme des procédures pour ce type d’infrastructures. Il y a la proportionnelle et des réformes de société, comme celle de la fin de vie. Un programme de travail avec cinq ou dix engagements précis permettrait à la majorité de se retrouver au Parlement et au gouvernement.
Les ministres verts ont démissionné à l’arrivée de Manuel Valls à Matignon. Vous attendez un changement de ligne ou de Premier ministre ?
Nous sommes, à EE-LV, un certain nombre à penser qu’il ne s’agit pas d’un problème de personne, mais de programme de travail. Si la politique du gouvernement s’incarne dans des reculs institutionnels ou sociétaux, comme la décentralisation, ou des réformes économiques contestables, comme la loi Macron, cela ne permettra pas de se rassembler. Depuis six mois, le seul sujet où cela a été le cas a été la loi sur l’énergie, notamment grâce à la méthode suivie pour son élaboration, plus collective.
Le départ des écologistes du gouvernement vous a-t-il permis de vous démarquer politiquement ?
La question de retrouver la confiance des Français se pose aussi aux écologistes. Si chacun se replie sur son pré-carré et ses débats internes, on va droit à l’échec. Notre sortie ne fait pas en soi une stratégie et reste un échec aux yeux de l’opinion.
Les bonnes relations entre François Hollande et Cécile Duflot peuvent-elles jouer ?
Une qualité du Président est d’être capable de garder les fils du