François Hollande aura donc attendu que la situation semble désespérée pour se remettre à faire ce qu'il n'avait pourtant jamais cessé de faire jusqu'à son élection : de la politique. A mi-mandat, le chef de l'Etat est non seulement honni par la France de droite, mais (et c'est évidemment beaucoup plus compromettant pour son avenir) totalement déprécié à gauche. Ce n'est pas franchement de la colère, mais un mélange peut-être encore plus mortifère, de déception et d'indifférence. Un précipité déjà cristallisé. Selon les instituts de sondage, seul un tiers des sympathisants de gauche veulent bien lui accorder leur confiance. Et une écrasante majorité (73% selon un dernier sondage Opinionway pour le Figaro) souhaite qu'il ne se représente pas à la présidentielle de 2017.
Rien, jusqu'à maintenant, n'a pu enrayer cette vague de rejet. Certes sa dernière émission de télévision, à TF1, lui a permis de grappiller un ou deux points de popularité. Mais c'est tout. Autour, ses derniers supporteurs (lire ci contre), ce petit camp de hollandais historiques, osent même douter à voix haute : «J'alterne, confesse l'un d'entre eux. Il y a des jours où je doute sincèrement que François puisse être présent au deuxième tour en 2017. Et puis je me reprends. Mais, je ne vais pas prendre des médicaments, ce n'est pas bon pour la santé.» Fidèle d'entre les fidèles, François Rebsamen, ministre du Travail, confie : «Ça va être difficile, mais je pense qu'il y a