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Libération
Enquête

A Montreuil, Bessac n’a pas que des camarades

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Attaques de ses prédécesseurs, baisse des dotations de l’Etat, accusations de favoritisme et refus de démissionner de la région… le maire communiste peine à maintenir l’unité de sa coalition rouge-rose-verte.
Patrice Bessac en sa mairie de Montreuil, fin novembre. (Photo Rémy Artiges)
publié le 8 décembre 2014 à 19h47

«Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change.» Cette phrase tirée du roman sicilien le Guépard résonne étrangement à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Dans la cinquième plus grande ville d'Ile-de-France, un jeune maire communiste à la tête d'une coalition rouge-rose-verte, Patrice Bessac, 36 ans, aspire «à tourner la page» des divisions passées. Avant lui, de 1984 à 2008, un autre communiste en délicatesse avec la place du Colonel-Fabien, Jean-Pierre Brard, avait tenu la ville avec des «méthodes d'un autre temps». Dominique Voynet, ancienne candidate écologiste à la présidentielle, l'avait battu aux municipales de 2008, dans un contexte de divisions profondes à gauche. C'est au milieu de «cette curieuse partie d'échecs», comme le dit Voynet, que Patrice Bessac, agenais, expert en communication et fin connaisseur des arcanes du Parti communiste, s'est vu parachuté à Montreuil sous la bannière du Front de gauche.

Face à lui, en mars 2014, Jean-Pierre Brard, alors âgé de 66 ans, a tenté un étonnant come-back. Divisés, les socialistes ont présenté deux candidatures, et les verts locaux se sont trouvés orphelins de Voynet, qui n'a pas souhaité repartir au combat. Cinq-cents voix, ce sera l'avance au second tour de Bessac sur Brard. Cinq-cents voix qui devaient être promesse de renouveau, d'«apaisement», dit le maire, dans une commune de plus de 100 000 habitants où la gauche n'a d'autre adversaire qu'el