Et si c'était lui : Jacques Attali, 71 ans, le vrai président de la France. Un président non élu, sans réelles prérogatives, mais avec un programme de réformes, né sous la droite et appliqué largement sous la gauche. Lancée en juin 2007 par Nicolas Sarkozy, la Commission pour la libération de la croissance française, présidée par l'ex-conseiller de François Mitterrand, aura, au bout du compte, inspiré en profondeur deux quinquennats. Et trouvé en François Hollande un inattendu disciple. Ce mercredi, son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, présente en Conseil des ministres sa loi pour la croissance et l'activité, qui reprend plusieurs recommandations de ladite commission. Sarkozy avait rêvé pouvoir étendre le travail du dimanche et libéraliser certaines professions réglementées. Il a essayé. Puis reculé. Hollande remet l'ouvrage sur le métier, malgré l'opposition d'une partie de sa majorité (lire page 3).
Plus de trente ans. Cette loi Macron n'est pas le seul emprunt aux 316 mesures proposées par la Commission Attali. Elle en est plutôt l'achèvement. Car, avant elle, il y a eu le CICE (la baisse de charge financée pour partie par la hausse de la TVA), la réforme territoriale (avec l'affaiblissement des départements), la modulation des allocations familiales en fonction des revenus, le programme de baisse de la dépense publique, la priorité à l'école primaire ou l'assouplissement des visas pour les étudiants étrangers… Autant