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Libération

Cent jours de Macron : les quatre coups

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Le ministre de l’Economie est en train d’imposer sa méthode. Retour sur son arrivée à Bercy.
Manuel Valls et Emmanuel Macron, mercredi. (Photo Albert Facelly)
publié le 10 décembre 2014 à 20h16

L’ancien banquier d’affaires, Emmanuel Macron, 36 ans, est-il en train de devenir un homme politique ? Jamais élu, jamais candidat, mais déjà passé par la case Elysée (au poste de secrétaire général adjoint), il atterrit à la fin de l’été à Bercy. L’homme a passé mercredi son grand oral. Et devrait faire son premier 20 heures dimanche soir à la télévision. Retour en quatre dates sur les 100 jours d’un ambitieux très pressé.

Ministère de l’Economie, 27 août

Emmanuel Macron est debout sur l'estrade, les bras croisés, le costume impeccable et les boutons de manchette en place. Il écoute Arnaud Montebourg terminer son allocution de passation de pouvoir. «Je me permets un conseil pour toi, déclare l'ex-ministre du Redressement productif. La plus belle arme en politique, c'est la sincérité. Sache l'utiliser et tu verras les autres te suivront. Bonne chance, Manu.» Les deux hommes se prennent dans les bras. Entre ces deux contraires, le chantre de la démondialisation et l'ancien banquier de Rothschild, il y a un peu plus que du respect mutuel. A l'Elysée, l'ex-secrétaire général adjoint avait pour mission de faire rentrer, au chausse-pied, la fougue de Montebourg dans le réformisme social-démocrate de Hollande. Les deux hommes ont réussi la prouesse de ne pas se brouiller à vie. Ce jour-là, tout juste précédé d'une interview dans le Point où il se dit favorable «à la dérogation aux 35 heures», Macron hérite de