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Libération

La résilience de François Hollande

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publié le 10 décembre 2014 à 17h06

C'est une situation étrange, un cas de figure sans précédent sous la Ve République : aucun président ne s'est trouvé dans une position aussi périlleuse, aussi inextricable que celle de François Hollande, aucun chef de l'Etat n'a affiché visage aussi imperturbable et pareil sang-froid. La résilience de François Hollande, son aptitude à résister au choc a quelque chose d'homérique. Interrogé un jour sur la principale qualité à ses yeux d'un président de la Ve République, François Mitterrand avait répliqué avec un sourire ironique «l'indifférence». François Hollande n'est pas indifférent mais il fait preuve d'une impassibilité si ostensible qu'elle ne peut que cacher une combativité et une opiniâtreté intactes. Accablé de toutes parts, percé de mille flèches, politiquement exsangue (comme le confirme encore l'élection législative partielle de l'Aube), le chef de l'Etat ne désespère pas et ne renonce pas. Pour reprendre l'une de ses propres formules, il «s'accroche».

Mérite particulier, presque paradoxal. Il n'entend, en effet, du matin au soir que diagnostics désespérés ou oraisons funèbres. Popularité en miettes, procès en trahison, réquisitoires à droite, philippiques à gauche, courbe du chômage implacablement rétive à ses exhortations, ras-le-bol fiscal entretenu par l'annonce quotidienne de nouvelles taxes, croissance quasi nulle, communication gouvernementale pitoyable, frondeurs impénitents, anciens ministres assassins, Front nationa