Mardi à l'heure du déjeuner, un ministre a failli en recracher son morceau d'entrecôte limousine : il vient d'apprendre que lui comme huit autres membres du gouvernement sont convoqués mercredi pour une conférence de presse du Premier ministre… à l'Elysée, juste après la présentation de la loi Macron en conseil des ministres. «C'est pour bien montrer que c'est une loi du gouvernement tout entier, si vous voyez ce que je veux dire», grince le ministre qui goûte peu à l'idée de «jouer les potiches» derrière Manuel Valls.
Car cet exercice de soutien collectif vient s'inscrire dans la «séquence» très personnelle du chef du gouvernement. A son «apéro convivial» avec les parlementaires mercredi dernier, son 20 heures sur France 2 dimanche, et son discours sur l'égalité qu'il doit prononcer mercredi soir à la Fondation Jean-Jaurès, le Premier ministre a donc ajouté deux nouvelles étapes : la conférence de presse en grande pompe et en territoire présidentiel concernant la loi Macron, et l'annonce d'un «agenda des réformes» pour 2015-2016 vendredi, après un séminaire gouvernemental à Matignon. Loi Macron à midi, Fondation Jean-Jaurès au dîner, «c'est le zig zag idéologique total, persifle un pilier de l'Assemblée. Le matin Valls est de droite, le soir Valls est de gauche».
Pour le Premier ministre, il s'agit certes de ne pas laisser son ministre de l'Economie seul en première ligne, lui qui est devenu en quelques jours l'épouvantail ultime