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Les notes à l’école ont-elles encore un sens ?

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Entretiens avec le sociologue Pierre Merle et l’enseignant Jean-Paul Brighelli sur la réforme de l’évaluation des élèves.
Le collège Guillaume Budé à Paris teste un système d'évaluation sans notes. (Photo Stéphane Remael)
publié le 11 décembre 2014 à 10h37

C'est ce jeudi que débute la conférence nationale sur l'évaluation des élèves. Deux jours de débats entre experts, qui devront déboucher sur des recommandations à la ministre. Au début du mois, le Conseil supérieur des programmes a proposé d'en finir avec les notes. Sur ce sujet récurrent et polémique, Libération confronte les points de vue du sociologue Pierre Merle et de l'enseignant Jean-Paul Brighelli (interviews publiées dans notre dossier spécial de mardi).

Pierre Merle, sociologue :

«Cela n’indique pas ce qui va bien et ce qu’il faut travailler»

Le sociologue Pierre Merle, spécialiste de l’évaluation des élèves, explique à

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les limites de la notation à la française et évoque des alternatives.

Quel bilan faites-vous des notes ? Avantages et inconvénients.

A mon avis, il n’y a que des inconvénients. D’abord, elles dépendent beaucoup du correcteur: une copie relue par plusieurs correcteurs obtient des notes différentes, voire très différentes. Ensuite, il existe des biais sociaux de notation : le professeur est inconsciemment influencé par le statut de l’élève - fille ou garçon, redoublant, enfant de milieux populaires ou de parents cadres. Enfin, la note crée une hiérarchie entre les bons et les faibles. Or un élève catalogué faible a le sentiment de l’être. Ses capacités à apprendre s’en trouvent largement réduites car l’évaluati