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Libération
Récit

Le jour où Hollande s’est souvenu des immigrés

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Dans un discours fondateur, lundi, à la Cité de l’immigration, le Président a fustigé le «repli» et s’est réapproprié un sujet qu’il avait délaissé depuis 2012, laissant le champ libre à la droite et au FN.
François Hollande lundi à l'inauguration de musée national de l'histoire et de l'immigration. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 15 décembre 2014 à 21h26

Quand on écrira l’étrange l’histoire du quinquennat de François Hollande, il faudra dater le début de la deuxième moitié de son mandat à ce lundi 15 décembre 2014. Comme la date d’un basculement. Celui d’un président qui s’est décidé à parler, pour la première fois, d’immigration. Un sujet brûlant au cœur de son projet de «République apaisée» qu’il avait pourtant pris grand soin jusqu’à présent, par faiblesse et par calcul, d’abandonner à la droite et au Front national. Ce lundi soir, Hollande a donc tenté de réparer cet incompréhensible silence, qui finissait par devenir coupable aux yeux de nombreuses associations qui avaient espéré une politique de rupture avec Nicolas Sarkozy.

«Combat». Le discours de François Hollande aura au moins le mérite de ne pas céder le moindre terrain au climat actuel, où les valeurs d'ouverture et de tolérance vis-à-vis de l'étranger sont de plus en plus malmenées. Sept ans après l'ouverture au public de ce Musée national de l'histoire de l'immigration de la porte Dorée à Paris, initié par Jospin, lancé par Chirac et que Sarkozy avait refusé d'inaugurer, François Hollande est donc venu célébrer «ce musée de toutes les immigrations, de toutes les fiertés». Devant un parterre de plusieurs centaines de personnes, Hollande a tenté pendant 50 minutes de conjurer «ces peurs», et ce «sentiment de dépossession, entretenu avec malice sinon avec malignité». Et de déconstruire «la zemmour