C’est un labyrinthe d’une dizaine de barres de cinq étages décrépies. Tout autour, il ne reste pas grand-chose du gazon censé donner des envies de jeu aux enfants. Certaines fenêtres sont éventrées. D’autres bouchées par des planches de couleurs jaune, rouge ou verte. Un cache-misère que reflète la lumière du matin. Les cages d’escalier sont toutes taguées. Mais depuis les étages élevés, quand on se penche à la fenêtre, on aperçoit un bout de mer. Ici, au quartier de Triennal, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le revenu médian est de 5 000 euros par an. Le taux de chômage atteint 30% et presque la moitié des habitants touchent le RSA. C’est une enclave de pauvreté, où l’on vote encore socialiste. Un peu Front national, même si la population immigrée est ici pratiquement inexistante.
Dans le froid du matin, ils sont une vingtaine d'habitants à attendre le président de la République. L'accueil est chaleureux. On veut se faire prendre en photo avec François Hollande. Et surtout lui parler. «On est fiers que vous veniez ici pour la réhabilitation de notre quartier», lance une habitante. «On rêve de maisons pour faire des fleurs. C'est un rêve», dit une autre. Hollande fait durer le plaisir. Il fait signe à un petit bout de femme qui agite la main depuis son balcon, à 200 mètres.
Haie. Le chef de l'Etat est là pour lancer officiellement le nouveau programme de renouvellement urbain : 200 quartiers prioritaires dans toute la