Jusqu’en avril, François Lamy était ministre de la Ville. Ce proche de Martine Aubry a mis en place la nouvelle carte des quartiers prioritaires, qui a permis de mieux repérer les concentrations de pauvreté. Au bout de trente ans, «la géographie prioritaire» de la politique de la ville, faite d’une superposition de dispositifs aux noms toujours plus abscons (ZUS, Cucs, ZRU, ZFU…), était devenue illisible et partiellement déconnectée des réalités sociales. Une partie de ces zones avait été définie après des négociations politiques locales autant, parfois, que sur des critères objectifs. D’où le travail de titan mené par le ministère avec l’Insee pour apposer sur la carte de France un filet à maille fine (200 mètres de côté) et mesurer, à l’intérieur, la proportion de ménages pauvres. Et ce, via un critère unique, les revenus fiscaux. Dans les carrés considérés comme prioritaires, 50% des ménages ont des bas revenus, c’est-à-dire disposent de moins de 11 250 euros annuels par personne.
Que signifie cet acte II de la rénovation urbaine ?
Cela prouve que la gauche a tiré les enseignements de la politique de la ville telle qu'elle est menée depuis une vingtaine d'années. Dans cette nouvelle approche, il y a deux points importants. Grâce au critère unique de pauvreté, on intègre des quartiers historiques de la politique de la ville et des banlieues, mais aussi des quartiers populaires dans des territoires ruraux et rurbains ou dans des zones d'habitat horizontal [petites villes basses et villages ouvriers, ndlr] comme le No