On connaissait déjà les Arabes alibis de la famille Le Pen. Désormais, il y a les gays alibis de Marine Le Pen. C’est malheureusement à cette pathétique parodie que se prête Sébastien Chenu - cofondateur comme moi-même - de GayLib (1), en ralliant le FN pour prendre en charge les dossiers culturels.
Comment peut-on ignorer que l'extrême droite a toujours eu pour stratégie de s'approprier les valeurs de ses adversaires pour les dévoyer et alimenter sa haine des autres ? Il en est ainsi de la laïcité - utilisée uniquement contre l'islam - de la nation - utilisée non pour rassembler mais pour exclure - de la défense des «classes populaires» - utilisée pour stigmatiser l'élite et les bobos jugés trop progressistes et trop ouverts sur la réalité du monde. Désormais, c'est au tour des gays de faire les frais de cette instrumentalisation afin de laisser entendre que Marine Le Pen serait «moderne», qu'elle aurait dé-diabolisé le Front national (lire page 14). La ficelle est un peu grosse alors même que le substrat idéologique de Marine Le Pen repose sur une vision très conservatrice de la famille et de la société, dans laquelle la religion et la référence à «l'ordre naturel» sont omniprésentes.
Ainsi, après avoir été détestés et rejetés, les gays (les lesbiennes semblent ne pas exister dans l’environnement de Marine Le Pen) ne seron