Il y a quelque chose de profondément désagréable et injuste à voir des moments de sa vie privée captés à son insu et publiés dans la presse, d’autant plus quand la personne concernée n’a jamais fait usage de sa vie privée à des fins de communication politique.
Les photographies de Closer montrant Florian Philippot avec son compagnon s'inscrivent parfaitement dans ce viol symbolique et il appartiendra aux juridictions correctionnelles de trancher, une fois encore, entre droit au respect de la vie privée et liberté d'informer, tous deux également légitimes et protégés juridiquement.
Là où cette affaire Philippot est intéressante, c’est dans les réactions politiques et journalistiques qu’elle suscite, soit un concert unanime de réprobation, sur un ton de tragédie et de démocratie menacée.
Or, ces réactions, aussi exagérées que bienveillantes, masquent un non-dit profondément homophobe.
En effet, imagine-t-on une seconde pareil consensus indigné si Florian Philippot avait été photographié, dans les mêmes conditions, mais aux côtés d’une femme ?
En réalité, il existe dans ce consensus l’idée d’une sorte de droit renforcé au respect de la vie privée pour motif d’homosexualité.
Ce qui est signifié ici, c’est que l’homosexualité est une tache, qu’elle est honteuse, que telle une tare inavouable, elle doit pouvoir rester cachée et qu’en définitive elle doit rester cachée.
Pour tous ces indignés excessifs, il existe ainsi une hiérarchie entre les couples, une hiérarchie entre hétéro