Pacifier, rassembler, entraîner : Sarkozy travaille dur et tient à le faire savoir. Même s’il reste obstinément silencieux, personne ne doit douter qu’il a pris les choses en main. A défaut d’affirmer son leadership par ses prises de paroles publiques, le nouveau président de l’UMP se contente des images muettes de ses allées et venues dans le hall du siège du parti, rue de Vaugirard. Dans l’ascenseur de verre qui descend de son bureau, il tient à raccompagner chacun de ses visiteurs. D’un pas viril et décontracté il les conduit jusqu’au trottoir pour une cordiale poignée de mains. C’était, mardi et mercredi, le tour des représentants des professions menacées de déréglementation, notaires, avocats et huissiers. Un défilé inauguré au début du mois par les concurrents potentiels dans la course à l’Elysée, Alain Juppé, Bruno Le Maire, François Fillon et Xavier Bertrand. A chaque fois, les caméras sont invitées à saisir ces déambulations allégoriques, censées démontrer que la vie a enfin repris rue de Vaugirard, grâce au retour inespéré de Sarkozy.
Match. L'ancien chef de l'Etat doit faire vite. Il n'a pas plus d'un an pour transformer en réalité le désir de tous les sarkozystes : avant le début de l'année 2016, il doit avoir tué le match en s'imposant comme le seul candidat possible de la droite et du centre pour l'élection présidentielle de 2017. D'ici là, il veut avoir levé «une armée de militants» dans un parti entièrement rénové