Chaque soir, la maîtresse leur donne deux tickets de métro. Un pour retrouver leurs parents, un autre pour revenir le lendemain. Certains sont hébergés par le Samu social à l'autre bout de l'Ile-de-France ; ils se lèvent à 5 heures du matin pour ne pas manquer le début de la classe. «On a réussi à leur donner le goût de l'école. Beaucoup sont revenus», explique Véronique Decker, la directrice énergique de l'école Marie Curie de Bobigny. Son établissement est entouré de pelleteuses et de barres d'immeubles en travaux. Tout près, se trouvait le campement des Coquetiers, l'un des plus anciens bidonvilles de la Seine-Saint-Denis. Jusqu'au 21 octobre, vivaient là environ 200 personnes roms, sans eau, sanitaires ni électricité.
Ce campement ressemblait à bien d'autres, mais il avait une particularité : la quasi-totalité des enfants étaient scolarisés dans les écoles de la ville, grâce à l'implication d'un fort réseau associatif. Tout s'est arrêté le 21 octobre, quand le site a été démantelé au terme d'une longue bataille judiciaire. Les autorités assurent avoir fait les choses du mieux possible, en proposant à trente familles des solutions de relogement dans des villes de province ou