Lorsqu'elle a assisté à son premier comité exécutif, à l'UMP mercredi soir, elle s'est sentie traqueuse comme «un premier jour d'école». Elle qui n'avait jamais pris de responsabilités dans le parti n'en menait pas large, assise entre vieux briscards et étoiles montantes qui, tous, grenouillent au siège ou à l'Assemblée depuis des années. Nouvelle secrétaire nationale, Madeleine Bazin de Jessey n'a «pas encore osé demander» si elle disposait d'un bureau rue de Vaugirard. Et s'est fait discrète, a «écouté, pris des notes»: «Je n'allais pas me lever et prendre la parole. Je n'ai que 25 ans et conscience que j'ai beaucoup à apprendre.»
En dépit de cette posture low profile, sa nomination, la semaine dernière, n'est pas passée inaperçue. La jeune inconnue est porte-parole de Sens commun, issu des rangs de la Manif pour tous, petite organisation qui monte au sein du parti et lui a amené quelque 5000 adhérents par le jeu de la double appartenance. La bande de jeunes ultramobilisés contre la loi Taubira s'était organisée fin 2013 pour pousser leurs revendications conservatrices auprès des responsables de droite. En avril, Jean-François Copé, encore secrétaire général, accepte que le micro-mouvement s'arrime à l'UMP. «A condition que vous ne vous laviez pas les mains après m'avoir serré la pince», a-t