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Libération

Maurice Duverger, père de la science politique, s’est éteint

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publié le 22 décembre 2014 à 21h26

A 97 ans, Maurice Duverger est mort. Juriste, «pape de la science politique française», dixit le Monde, dont il fut une signature, et homme politique, il a marqué des générations de lecteurs et d'étudiants. En 1948, il avait fondé puis dirigé, sept années durant, l'Institut d'études politiques de Bordeaux, avant de faire carrière à l'université Paris-I-Sorbonne où il était professeur émérite. Pendant plusieurs décennies, les juristes en herbe ont bûché leurs examens sur les fameux «Duverger», ses ouvrages de droit constitutionnel.

Parallèlement à ses activités d'enseignement, Maurice Duverger a aussi mené une carrière politique. Député européen, élu sur une liste du Parti communiste italien (PCI), il a siégé à Bruxelles de 1989 à 1994. Encore jeune juriste pendant la période de l'Occupation, Duverger publia alors un article théorique qu'il traînera comme un boulet, intitulé «la Situation des fonctionnaires depuis la Révolution de 1940». En 1987, le magazine Actuel avait ressorti ce texte, taxant Duverger d'antisémitisme. Dès 1936, il avait d'ailleurs rejoint le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, fermement antirépublicain, qu'il quitta néanmoins à la veille de la guerre. Ces années sombres ne devaient pourtant pas nuire à la mémoire du grand juriste. Sur Twitter, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a rendu hommage à l'auteur qu'elle a connu et fréquenté en livres : «Je le croyais de papier impérissable. Il était