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Enquête

Gueule de bois électorale par anticipation chez les socialistes de Haute-Garonne

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Le conseil général, fief du PS depuis 1945, risque de passer à droite aux départementales, en mars. Au sein de la «fédé», certains grondent contre la réforme territoriale de Valls.
Pierre Izard aux côtés du maire de Toulouse, Pierre Cohen, le 19 mars à Montauban. (Photo Pascal Pavani. AFP)
publié le 23 décembre 2014 à 19h16

Regards éteints, sourires figés, mines contrites. Sous le portrait de Jaurès, dans la grande salle de «la fédé», rue Lejeune à Toulouse, la présentation à la presse des candidats socialistes aux prochaines élections départementales, en mars, frise la déprime générale. L'heure est grave : pour la première fois depuis 1945 le conseil général de Haute-Garonne, fief du PS, risque en effet de basculer à droite et de voir l'extrême droite y siéger. Qui plus est, Pierre Izard, 79 ans, élu au poste de président de ce conseil depuis 1988, a décidé de lâcher l'affaire. Outre son âge, il n'a pas digéré la réforme territoriale «imposée» par Manuel Valls et ne mènera donc pas campagne.

«Flinguer». En aparté, quelques-uns de ses proches osent estimer que cette élection est de toute façon «perdue d'avance». «La gauche avait le plus gros réseau d'élus locaux avec 63% des départements. Deux ans et demi de présidence Hollande auront réussi à tout flinguer», balance furibard un pilier du PS haut-garonnais. Avec la ville de Toulouse passée à l'UMP, l'affaire Cahuzac et la partielle perdue qui s'est ensuivie à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), et enfin la perte de deux sièges aux sénatoriales, «il n'y aurait pas de quoi pavoiser», ajoute ce compagnon de route de l'ex-secrétaire du PS, alors député de Haute-Garonne, Lionel Jospin. «Sans le réseau des municipalités, des départements, et peut-être demain des ré