Un pays profondément déprimé pour un Président viscéralement optimiste. François Hollande aura passé sa première moitié de mandat à faire de la bonne nouvelle son mantra présidentiel. «Si ce n'est pas moi qui le fais, personne d'autre ne le fera», a-t-il souvent justifié en privé. Une posture adoptée autant par psychologie personnelle que par calcul politique. Comment redonner confiance à un pays si on ne lui donne pas les raisons de croire en lui ? En deux ans et demi, Hollande aura donc beaucoup promis (la fameuse inversion de la courbe du chômage) et beaucoup claironné. Mais rien n'est venu. A trop prophétiser sans aucun résultat, le chef de l'Etat aura beaucoup perdu en crédibilité. De quoi lui faire changer de tonalité.
«Pendant l'été 2014, Hollande s'est interrogé sur les reproches qu'on a pu lui faire sur son optimisme, qui était en train de devenir anxiogène», raconte un conseiller. Après avoir déclaré le 14 juillet 2013 que «la reprise est là», il en avait remis une couche, un an plus tard, dans une interview au Journal du dimanche, affirmant que le «retournement économique arrive». C'était la fois de trop. «Depuis, il n'a plus jamais tenu ce genre de propos», confirme un collaborateur. Fini donc le systématisme de la «positive attitude». La semaine dernière, Hollande a commenté avec une inédite prudence la dernière note de l'Insee qui prévoyait pourtant le retour, tant attendu, de la croissance au premier semestr