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Libération

Régionales : Malvy et Vauzelle raccrochent

Élections. Septuagénaires, les présidents socialistes de Midi-Pyrénées et Paca ne se représenteront pas.
publié le 8 janvier 2015 à 19h06

L'irrésistible envie de passer la main ? Ou plutôt celle d'éviter d'achever sa carrière politique par une défaite ? Après Martin Malvy, actuel président (PS) de la région Midi-Pyrénées, c'est au tour de Michel Vauzelle, son homologue de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), d'annoncer, jeudi, qu'il ne se représentera pas aux régionales prévues à la fin de l'année. Martin Malvy, 78 ans, a mis en avant son âge pour expliquer son refus de briguer un quatrième mandat de président de région. Alors qu'il occupe ce poste depuis 1998, il a déclaré ne pas vouloir passer pour «le vieux qui s'accroche», mercredi dans la Dépêche du Midi. «J'aurai 80 ans lors de l'installation de la nouvelle assemblée. Je pense qu'il y a quand même un âge limite», a-t-il ajouté. Sa récente mise en cause dans l'enquête visant l'ancien secrétaire d'Etat Kader Arif l'avait, par ailleurs, fragilisé. Des membres de la famille de ce dernier auraient bénéficié de favoritisme pour remporter des marchés en Midi-Pyrénées. L'ancien ministre de François Mitterrand semble donc se diriger tout droit vers la retraite.

En Paca, Michel Vauzelle a, lui aussi, renoncé à se présenter pour la quatrième fois de suite. L'élu des Bouches-du-Rhône, âgé de 70 ans et proche de François Hollande, a dit souhaiter se concentrer sur son mandat de député, selon son collègue Patrick Mennucci. «On ne va pas s'étonner qu'il applique une règle commune à tous les socialistes», a ajouté Mennucci, mettant en avant le règlement interne du PS, qui fixe qu'un élu local ne peut pas faire plus de trois mandats consécutifs.

Au passage, cela permettra à Vauzelle de se préparer à respecter la loi sur le non-cumul des mandats qui entrera en vigueur en 2017. Cette défection pose cependant un problème : totalement inattendue, elle prend de court la gauche locale. Pour l'instant, aucun dauphin n'a été désigné. Celui qui tentera de lui succéder sera-t-il aussi féru d'architecture luxueuse ? Le Canard enchaîné a, en effet, révélé cette semaine que le président du conseil régional a fait construire à Marseille un musée sur la mer, la Villa Méditerranée, pour la modique somme de 70 millions d'euros. Malheureusement, l'hebdomadaire satirique révèle que ce lieu culturel n'est absolument pas rentable, le public étant très loin de s'y rendre en masse.

Résultat, Michel Vauzelle a été obligé de mettre sa Villa Méditerranée, et le spacieux bureau qu’il y occupait, à la disposition d’un groupement d’intérêt public - dont il aurait en vain tenté de prendre la tête, bloqué par la limite d’âge.