«Je ne vois rien dans cette une qui puisse provoquer quelque violence que ce soit. C'est plus de l'ordre du politiquement correct que dans la veine de Charlie Hebdo. Les musulmans de France sont éclairés, et je suis sûr qu'ils ne seront pas heurtés car il n'y a rien de blasphématoire dans ce dessin. Même si l'on ne peut pas savoir ce qu'il se passe dans la tête d'un fondamentaliste, je pense que ça reste dans la limite de l'acceptable. Après, il y a toujours des semeurs de haine, des idéologues qui pourront s'en servir comme prétexte pour diviser. Quoi qu'il en soit, dans cette période très sensible, je me réjouis que la une ne soit pas plus clivante, car même si elle représente le Prophète, cela n'a rien à voir avec certaines caricatures précédentes, où il était profané, ce qui est difficile à accepter pour un croyant.
«La France est devenue le théâtre d’un affrontement entre deux philosophies. Et le fait que l’islam n’ait pas de clergé rend les choses plus compliquées, car il n’y a personne pour poser le curseur et apaiser les esprits. Chaque croyant se donne le droit d’avoir sa propre évaluation de la situation. Le dogme est descendu dans la rue et, dans cette descente, il y a une sorte d’explosion et d’anarchie puisque chacun se fabrique sa religion avec ses propres limites.»