A situation exceptionnelle, discours exceptionnel. Ce mardi, Manuel Valls s’est hissé au niveau de la tragédie qui secoue la France depuis une semaine. Avec sa fougue et sa fermeté d’homme de gauche laïc et républicain, le Premier ministre a réaffirmé l’impératif de la sécurité sans laquelle il n’est pas de liberté. Il a invoqué l’unité nécessaire pour que la fraternité puisse s’exprimer dans le respect des croyances et des opinions de chacun. Mais le Premier ministre s’est montré moins disert sur l’égalité, la troisième condition du vivre-ensemble sous le fronton de la République. Face à l’inquiétude légitime des Français, la réponse ne peut être que complexe et complète. Pour s’adresser à tous, notamment à ceux qui n’ont pas manifesté dimanche, la question sociale ne saurait être évacuée. Il y a eu des failles dans le système de renseignements, a reconnu Manuel Valls. Mais quid des défaillances du système éducatif, associatif, de la dislocation du lien social et familial qui par manque de moyens et de reconnaissance politique, permettent aux idéologues de l’islamofascisme de convertir certains de nos concitoyens ? Manuel Valls se réclame souvent de Clemenceau, on aimerait qu’en ces temps troublés il n’oublie pas Jaurès qui était plus collectiviste mais tout aussi réformiste que lui.
Billet
Ne pas évacuer le social
publié le 13 janvier 2015 à 20h16
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