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Pour Marine Le Pen, le FN est «le seul à pouvoir résoudre le problème» islamiste

La patronne du FN, qui a rencontré le «Wall Street Journal», n'hésite pas à faire l'amalgame entre immigration et fondamentalisme.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, et Gilbert Collard, lors de la marche républicaine à Beaucaire, le 11 janvier. (Photo Pascal Guyot. AFP)
publié le 18 janvier 2015 à 12h07

De l'immigration au terrorisme, Marine Le Pen n'a aucun scrupule à prendre tous les raccourcis. La présidente du Front national, isolée cette semaine car écartée de «l'union nationale» déclarée par la classe politique, veut faire entendre sa partition, dix jours après les tueries dans les locaux de Charlie Hebdo et au supermarché casher de la Porte de Vincennes. Elle a déjà dégainé l'artillerie lourde, vendredi lors d'une conférence de presse, associant «l'immigration légale et clandestine qu'il faut absolument tarir et le développement de cet islam radical sur le territoire français». Elle persiste dans un article publié ce week-end par le Wall Street Journal, dont elle a rencontré un journaliste, Sohrab Ahmari.

Lors de cet échange qui s'est tenu vendredi au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine), Marine Le Pen montre qu'elle compte bien tirer parti des questions soulevées par les attentats qui ont touché la France. La candidate à la présidentielle de 2012 en est convaincue : «Nous sommes les seuls à pouvoir résoudre le problème» du «fondamentalisme islamiste», lance-t-elle, en évoquant son parti d'extrême droite. L'eurodéputée s'en prend, comme d'habitude, aux accords de Schengen : «Le premier problème tient au fait que nos frontières sont ouvertes, presque tout le monde peut se déplacer librement. Il n'y a aucun pays responsable qui accepterait une telle situation.»

Alors que les frères Kouachi comme Amedy Coulibaly sont Français, Marine Le Pen n'hésite pas à pointer «l'immigration massive [qui] permet aux fondamentalistes de grossir leurs rangs». «C'est évident que, parmi les gens qui viennent si facilement en France, on trouve les germes des troubles à venir», prédit-elle.

Côté propositions, la patronne du FN ne plaide toutefois pas pour un Patriot act, disant son parti «totalement favorable aux libertés individuelles» : «La liberté pour tous, c'est important», insiste-t-elle. Ce qui ne l'empêche pas de juger «pas à la hauteur» les mesures antiterroristes annoncées cette semaine par Manuel Valls. Marine Le Pen plaide, elle, pour la construction de nouvelles prisons et demande des moyens supplémentaires pour l'administration pénitentiaire. Interrogée sur les millions de musulmans qui vivent en France et sont de nationalité française, Marine Le Pen élude, remarque le journaliste du Wall Street Journal. Et préfère évoquer ceux qui portent une «double nationalité» : «Nous n'avons rien contre le fait d'être étranger en France mais ces personnes doivent choisir.»