Ce dimanche 11 janvier 2015, près de quatre millions de personnes envahissent les rues et les places de France. Avec un message, scandé à l'envi: «On n'a pas peur !» C'est un inédit dans l'histoire de la République. Comme l'a été la multiplication des rassemblements à l'étranger qui sont venus ce jour-là résonner en écho. Comme l'a été aussi la présence de chefs d'Etat et de gouvernement dans le cortège parisien, dont l'Israélien Nétanyahou et le Palestinien Abbas.

Mais le rassemblement avait commencé, spontanément, dès le mercredi 7, jour de la fusillade dans les locaux de Charlie Hebdo. A Paris, mais aussi dans quantité de villes de France, des fleurs, des stylos, des bougies et partout, ce «Je suis Charlie» qui se répand comme une traînée de poudre.

Quatre jours plus tard, la foule de la marche républicaine a fait entrer ce moment dans l’Histoire.

Même si nous n’aimons pas la solennité, même si Charlie était à l’opposé de tout cérémonial, la tragédie appelle les grands mots. Ridicules par temps calme, ils sont des repères dans la tempête. Cabu et les autres sont morts pour une certaine idée de la démocratie, pour une certaine idée de la liberté.

Une semaine après l'attentat qui horrifia le pays, Libération présente donc en kiosque un numéro spécial extraordinaire.

Reportages, photos inédites, plongée dans nos archives, contribution de philosophes ou d'écrivains, coulisses de la rédaction de Charlie hébergée dans les locaux de Libé… 48 pages pour se souvenir.