Manuel Valls a répondu jeudi à Nicolas Sarkozy, qui l'avait accusé d'avoir commis une «faute» en parlant d'«apartheid». «Dans ces moments-là, il ne faut pas penser à soi, il ne faut pas penser à je ne sais quelle échéance», a ajouté le Premier ministre, interrogé lors d'une conférence de presse de la ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem sur les propos de Nicolas Sarkozy mercredi soir. «Vous croyez que moi, ou nous, allons perdre du temps à ce type de polémique?», a-t-il poursuivi.
«Dans ces moments-là, tout le monde, et à commencer par les responsables politiques, ceux qui gouvernent, comme ceux qui hier ont gouverné, doivent être grands, pas petits, se hisser au niveau de l'exigence des Français, […] participer à aucune polémique qui vise non pas à discuter du fond de la politique, mais à briser l'esprit du 11 janvier, à mettre en cause l'unité nationale», a-t-il ajouté.
«Vous ne me trouverez sur aucune polémique, sur aucun débat inutile. Dans ce moment-là, il ne faut pas penser à soi, à je ne sais quelle échéance, il faut penser à la France, aux Français et à ceux qui nous disent "agissez, agissez pour le pays"», a poursuivi le Premier ministre.
Le chef du gouvernement a justifié l'utilisation du mot «apartheid» pour «désigner une situation, pas pour se payer de mots, mais pour appeler à la mobilisation, pour provoquer une mobilisation, oui sans précédent». «L'erreur, la faute, c'est de ne pas avoir le courage de désigner cette situation, peu importe les mots. Moi, j'ai utilisé toujours les mêmes mots depuis dix ans, parce qu'ils disent la réalité», a-t-il dit.
[ « L’Apartheid » de Manuel Valls fait polémique ]
par libezap
Le président de l'UMP, s'était dit «consterné» mercredi sur France 2. «Comparer la République à "l'apartheid" est une faute», avait accusé l'ex-chef de l'Etat «L'apartheid, c'est la loi honteuse qui entre 1948 et 1994 a fait régner une inégalité des droits entre les Noirs et les Blancs en Afrique du sud», avait-il rappelé. «Je suis consterné qu'on puisse assimiler la République française, qui garantit des soins gratuits, l'école gratuite» à ce régime raciste. «Imaginez ce que peut penser aujourd'hui un habitant de la ruralité qui se sent si souvent abandonné, qui ne brûle pas d'abribus, qui ne casse pas les voitures, quand il voit le Premier ministre dire, quand on voit tous les efforts financés par les contribuables, comparer la République à l'apartheid… Consternation.»