L'affaire Bygmalion s'est rappelée ce jeudi au bon souvenir de Jean-François Copé, avec une série de perquisitions à son bureau de l'Assemblée nationale, son cabinet d'avocat, son domicile parisien, sa permanence ainsi qu'à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne) où il officie comme premier magistrat, révèle le Journal du dimanche, confirmant une information de RTL. Les démarches ont commencé dès 7h30 ce matin, quand la police, accompagnée d'un représentant du bâtonnier de Paris puisque l'ancien chef de l'UMP est avocat, a sonné à la porte de son pied-à-terre du XVIe arrondissement, rue Reynouard, non loin du Trocadéro. Direction ensuite le VIIe arrondissement, où le cabinet d'avocat qu'il partage avec sa sœur Isabelle a été passé au peigne fin.
Le Journal du dimanche, qui précise que Jean-François Copé n'était pas présent à son domicile, raconte que son bureau de l'Assemblée nationale (VIIe arrondissement) a ensuite été perquisitionné, avec l'accord du président de la chambre basse, Claude Bartolone, dont la permission était nécessaire. C'est la première fois qu'un bureau de député est ainsi fouillé par la police, précise le journal. C'est enfin à Meaux que les investigations se sont poursuivies, la police y ayant fouillé dans l'après-midi la mairie qu'il dirige et sa permanence de député.
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L'enquête porte sur des fausses factures émises par une société de communication, Bygmalion, dirigée par deux proches de Jean-François Copé, Bastien Millot et Guy Alvès. Ces factures, produites à l'intention de l'UMP, auraient eu pour objectif de dissimuler le montant réel des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, et ainsi ne pas dépasser le plafond légal de 22,5 millions d'euros. L'ouverture d'une enquête avait contraint Jean-François Copé, alors numéro 1 de l'UMP, à la démission, même s'il a toujours clamé n'être au courant de rien. Plusieurs membres du staff de l'UMP avaient aussi été licenciés.
Sept personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier : quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy. L'enquête a été ouverte notamment pour abus de confiance mais a été étendue depuis au délit de financement illégal de campagne, une infraction qui peut viser Nicolas Sarkozy.
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Jérôme Lavrilleux, le seul à l'UMP qui a reconnu la fraude, affirme qu'elle a été décidée et mise en place après l'élection présidentielle perdue par Nicolas Sarkozy, alors que plusieurs cadres de Bygmalion situent la prise de décision au début du mois d'avril 2012, bien avant le premier tour. Jérôme Lavrilleux a assuré que Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, dont il était très proche, n'étaient pas au courant. Au total, c'est sur 18,5 millions d'euros de dépenses potentiellement illégales que la justice cherche à faire la lumière.