Même au sein de la famille, les Le Pen se divisent sur le terrain de la politique. Après la bravade de la nièce de la présidente du FN, Marion Maréchal Le Pen, qui a tweeté une vidéo mise à l'index d'Aymeric Chauprade, dégradé de son poste de conseiller de Marine Le Pen puis de sa responsabilité de chef de file frontiste au parlement européen, c'est maintenant Philippe Olivier, le beau-frère de Marine Le Pen, qui rejoint les rangs de Debout la France, le parti souverainiste dirigé par Nicolas Dupont-Aignan.
Philippe Olivier, époux de la sœur de Marine Le Pen, Marie-Caroline, n'en est pas à sa première trahison envers le clan. En 1998, il appuie Bruno Mégret dans sa tentative de putsch contre Jean-Marie Le Pen et participe à la création du Mouvement national républicain (MNR) fondé par l'ancien numéro deux du FN. Marie-Caroline, aînée des trois filles Le Pen, soutient son mari. Jean-Marie Le Pen dénonce alors ces «femmes qui ont l'habitude de suivre leur mari ou leur amant plutôt que leur père». Enfants sous le bras, elle quitte alors avec son époux le manoir familial de Montretout sur les hauteurs de Saint-Cloud pour s'installer à Draveil. Depuis cette date, le patriarche Le Pen n'a reparlé à sa fille qu'une seule fois, en 2002. Elle l'avait alors appelé pour le féliciter de son accession au second tour de la présidentielle.
Reniée par son père, Marie-Caroline avait continué à entretenir des relations avec ses deux sœurs, Yan et surtout Marine, la plus jeune des trois. Philippe Olivier a même joué le rôle de conseiller de l'ombre auprès de la future présidente du FN lors de sa conquête du parti en 2010. Marie-Caroline Le Pen était réapparue pour la première fois à une manifestation frontiste en 2011, lors du défilé rituel du 1er mai, dans la foulée de l'accession de Marine Le Pen au fauteuil de son père. Philippe Olivier, conseiller municipal de Draveil, s'y est illustré en menant une bataille sans répit contre Georges Tron, le maire UMP de la ville, renvoyé devant les assises pour «agression sexuelle». Il sera candidat aux cantonales en Essonne en 2015 sous les couleurs de Debout la France.