«Conjurer la barbarie et inventer l'avenir» : au Mémorial de la Shoah à Paris, François Hollande est venu mardi faire la «promesse» que «la République n'oublierait jamais» les victimes de la Shoah. Le chef de l'Etat s'exprimait à l'occasion du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau - où il s'est rendu dans l'après-midi. Pour ce discours, trois semaines après les attentats jihadistes dans lesquels quatre juifs, notamment, ont été tués, François Hollande se tenait à quelques mètres du Mur des noms, ces parois de pierre gravées des noms des 76 000 hommes, femmes et enfants juifs déportés de France entre 1942 et 1944. Devant lui, une centaine de survivants des camps.
Après s'être recueilli dans la crypte du Mémorial, le président de la République a ajouté : «Vous, Français de confession juive, votre place est ici, chez vous. La France est votre patrie.» Il a déclaré que «la hausse des actes antisémites depuis plusieurs années» constituait «une réalité insupportable», alors que le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a publié mardi des chiffres montrant que le nombre d'actes antisémites a doublé (+ 101%) en 2014 par rapport à 2013 en France. Les actes avec violences physiques augmentant de 130%.
Face à cela, le président de la République, qui a pourfendu les théories du complot, a annoncé la présentation «d'ici la fin du mois de février d'un plan global de lutte contre le racisme et l'antisémitisme» - déjà déclarée grande cause nationale. «Sécurité», «transmission» vers les jeunes générations et «régulation du numérique» (lire ci-contre) en seront les piliers. L'histoire de la Shoah, qui est déjà au programme de CM2, de la 3e et de la 1re, devra «être enseignée partout, sans aucune restriction», a jugé utile de préciser le chef de l'Etat, qui s'était auparavant entretenu avec cinq anciens déportés et cinq lycéens travaillant sur la question des lieux de mémoire.